Les transports publics ne sont pas des sources privilégiées de contamination : les études témoignent

Selon de nombreuses études, les transports publics sont plus sûrs que ce que l'on pourrait penser...Explications.
Plusieurs études menées dans le monde entier démontrent que la probabilité d'être contaminé à la Covid-19 dans les transports est très faible. Quelques grands journaux ont également publié des données qui vont dans le même sens. En synthèse : le port du masque permet de diminuer de manière significative la probabilité de transmission du virus, dans les transports collectifs, comme dans tout espace public.
Les études témoignent
Etude ComCor sur les lieux de contamination
L’Institut Pasteur, en partenariat avec la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), Santé publique France, et l’institut IPSOS, présente les résultats de l’étude épidémiologique ComCor sur les circonstances et les lieux de contamination par le virus SARS-CoV-2. L’objectif de cette étude est d’identifier les facteurs sociodémographiques, les lieux fréquentés, et les comportements associés à un risque augmenté d’infection par le SARS-CoV-2. L’étude comporte deux volets :
- le premier volet décrit les circonstances de contamination des cas index, diagnostiqués positifs pour le SARS-CoV-2 pendant la période du couvre-feu, notamment quand la personne source de l’infection est connue ;
- le deuxième volet compare les caractéristiques, comportements, et pratiques des cas index à ceux d’une série de témoins appariés sur l’âge, le sexe, la région, et la densité populationnelle, pendant la période du couvre-feu et celle du confinement.
Selon cette étude, parmi les facteurs associés à l’infection par le SARS-CoV-2, prendre le bus ou le tramway entraîne une diminution du risque d’être infecté.
Cette étude s'ajoute à plusieurs recherches qui indiquent que les transports ne sont pas des lieux de contamination privilégiés.
Accéder à l'intégralité de l'étude
Enquête du VDV : presque aucune infection à la Covid-19 parmi les employés des transports publics
L'enquête du VDV, syndicats des transports allemands, confirme le faible risque d'infection dans les bus et les trains
Selon une enquête actuelle du VDV, il n'y a qu'un très petit nombre d'infections à la Covid-19 parmi les employés des transports publics. L'association a reçu les réponses de 94 entreprises de transport urabin de toute l'Allemagne. Avec près de 80 000 employés, il y a eu un total de 233 infections à la Covid-19 confirmées depuis le début de la pandémie.
Cela correspond à un taux de 0,29%, alors que la valeur nationale de la population totale est presque deux fois plus élevée, à 0,54% (au 27 octobre).
Imperial College London
Le réseau de transports de Londres a été testé négatif à la Covid-19.
En reproduisant le parcours d'un usager des transports publics, des scientifiques ont effectué des prélèvements à l'aide d'écouvillons sur les escaliers roulants, les mains courantes, les abribus et bornes en stations.
Ils ont en outre testé l'air à l'aide d'un capteur spécial pendant une heure, à raison de 300 litres d'air par minute.
Aucune preuve de Covid-19 n'est apparue sur le trajet d'un usager des transports publics.
Consulter l'article de BBC news
Voir la video de BBC News ci-après
University Colorado Boulder
Selon une modélisation, le risque d'être infecté dans un métro bien ventilé, avec un minimum de paroles et de mouvements est de 0% après 70 minutes. C'est encore plus faible pour un bus.

L'article du National Geographic
Robert Koch-Institut (Allemagne)
Les données publiées dans le bulletin épidémiologique de l'équivalent de l'agence nationale de santé allemande indiquent que 0,2% des cas surviennent dans les transports.
Rapport de l'APTA
L'American Public Transportation Association publie en septembre 2020 un rapport qui s'appuie sur un examen complet des recherches menées aux États-Unis et dans le monde concernant la transmission du COVID-19 et les transports en commun, des entretiens avec des experts en santé publique et une nouvelle analyse de diverses sources de données. Cette étude commandée par l'APTA en septembre 2020 détaille les résultats suivants :
1- Aucune corrélation directe n'a été trouvée entre l'utilisation des transports urbains et la transmission du COVID-19
2- Des conséquences sanitaires de long terme sont à craindre si un grand nombre de personnes passent des transports publics à la voiture privée.
3- Une analyse de la fréquentation des transports publics dans plusieurs villes au cours des trois derniers mois ne montre aucune corrélation avec l'augmentation ou la baisse des cas locaux de COVID-19
4- Le port du masque s'est avéré efficace pour réduire la transmission de personne à personne
5- Il y a plusieurs explications possibles à l'absence de corrélation entre l'augmentation de la fréquentation des transports en commun et l'augmentation des cas de COVID-19
Public transit and Covid-19 Pandemic : Global research and best practices, APTA, septembre 2020
L'étude Oxford Academic
Une étude Sino-britannique publiée aux Presses Universitaires d’Oxford, centrée sur les transports publics, démontre que la probabilité de contracter la Covid-19 dans un train est de 0,32%. Celle de contracter le virus en s’asseyant sur le siège d’une personne contaminée immédiatement après, est de 0,075%.
L'étude du RSSB britannique
Cette étude est corroborée par une analyse du Rail Safety and Standards Board britannique, selon lequel le risque d’infection par Covid-19 lors d’un voyage en train est de 1 pour 11 000, soit moins de 0,01%.
Rail still safer than road during Covid-19, RSSB, 31 août 2020
Les agents de bord, moins exposés que les agents de maintenance
La Charité Research Organisation berlinoise mène également pour la Deutsche Bahn une étude dont la première phase révèle que les agents de bord, très exposés aux passagers, sont moins affectés par la Covid-19 (autant selon les tests PCR que les tests anticorps) que des agents de maintenance, sans contact avec le public.
En France, depuis le 21 mai 2020, les transports ne représentent qu'1% des clusters (Santé Publique France)
En France, les entreprises de transports ont mis en place d’importantes mesures sanitaires (désinfection des véhicules, nettoyage approfondi des stations, mise à disposition de gel hydroalcoolique…) pour protéger leurs salariés et les usagers. Ces mesures ont coûté cher, mais elles ont donné des résultats. Aujourd’hui, et ce depuis que Santé Publique France suit un indicateur de répartition des clusters par type de collectivité (le 21 mai 2020), les transports ne représentent qu’1% des clusters.
Contacté par la presse, Santé Publique France précise : "Les informations concernant le lieu de survenue du cluster
sont remontées via le travail de "contact tracing" effectué par l’Assurance Maladie, les agences régionales de santé et les équipes de Santé Publique France au niveau régional."
Le point épidémiologique du 24 septembre 2020
Depuis le 15 octobre, Santé Publique France publie des données par type de collectivités tous les 15 jours :
Pour en savoir plus sur ces indicateurs, consulter le guide pour l'identification et l'investigation de situations de cas groupés de COVID-19 de Santé Publique France.
Télécharger le point complet du 12 novembre
15 octobre | 29 octobre | 12 novembre | |
Part des clusters dans les transports | 0,82% | 0,67% | 0,53% |
Part du nombre de cas dans les transports | 0,38% | 0,39% | 0,31% |
Nombre de cas par cluster dans les transports | 5 | 7 | 7 |
Criticité (sévérité) | 3% | 5% | 10% |
Depuis le 12 novembre, Santé Publique France ne suit plus de données relatives aux lieux de contamination.
A Helsinki, les infections attribuables aux transports publics sont restées nulles
Selon les propres contrôles de VR (transport ferroviaire) et HSL (transports urbains d'Helsinki), le nombre de cas confirmés d'infection dans les transports urbains d'Helsinki en Finlande est toujours nul.
Sur le réseau ferroviaire finlandais, aucun cluster n'a été détecté.
Accéder à l'article publié par HSL
Paru dans la presse internationale
Comment le virus se propage dans l'air?
Le risque de contagion est le plus élevé dans les espaces intérieurs, mais peut être réduit en appliquant toutes les mesures disponibles pour lutter contre les infections par aérosols. Cet article présente un aperçu de la probabilité d'infection dans trois scénarios quotidiens, en fonction des mesures de sécurité utilisées et de la durée d'exposition.
Dans un bar par exemple, il apparaît que le risque de contamination est diminué de moitié dès lors que le port du masque est respecté. Par ailleurs, le risque devient quasiment nul dès lors que le bar est ventilé.
Cet article rapporte une modélisation d'un chercheur de l'université du Colorado, qui démontre que le risque de contamination augmente en fonction de la durée de contact, mais aussi du volume sonore.
Or, les transports publics combinent ces caractéristiques suivantes :
- Respect du port du masque
- Espaces ventilés
- Faible volume sonore
- Durée de contact courte
A room, a bar and a classroom: how the coronavirus is spread through the air? El Pais, Javier Salas
Coronavirus: pourquoi les transports publics pourraient être plus sûrs qu'on ne le pensait?
Sky News revient sur les différentes études disponibles et laisse la parole aux experts. Extraits.
"Les endroits les plus sûrs du monde"
Les mesures de sécurité imposées aux transports publics du monde entier depuis le coup du COVID-19 en ont fait "les endroits les plus sûrs du monde", a déclaré le Dr Julian Tang, professeur de sciences respiratoires à l'Université de Leicester, à Sky News. Si les gens prenaient les mêmes précautions dans d'autres zones à haut risque telles que les rues bondées et les pubs, le nombre de cas y diminuerait.
[...]
Une ville avec plus de transports et moins de cas
Hong Kong, l'un des endroits les plus densément peuplés au monde et où les transports publics sont très utilisés, a enregistré un taux d'infection global de 68 cas pour 100000, bien moins que les pays occidentaux comme les États-Unis qui en comptent 2198 pour 100000 et l'Espagne qui en a 1602.
[...]
Quel est le risque de contagion par le coronavirus dans les transports en commun?
El Independiente fait le point sur la contagion dans les transports. Extraits : "C’est l’une des questions les plus répétées depuis le début de la pandémie. Les transports en commun sont-ils un espace de contagion privilégié ? Comme pour le trafic aérien, les trains, les métros et les bus ont été vidés de leurs passagers pendant le confinement. Ces derniers mois, ils ont retrouvé une partie de leur activité, sans se rapprocher des niveaux de l'an dernier. Davantage de passagers sont attendus en septembre avec le retour au travail et le début des collèges et universités. Pour l'instant, certaines villes suggèrent que le risque de contagion dans les transports publics pourrait être plus faible que prévu. [...]
À Paris, par exemple, aucun des 386 clusters détectés entre mai et mi-juillet n'est lié aux transports en commun. Ni à New York, ni à Tokyo, ni à Madrid. Sur la base d'une étude internationale, le ministère des Transports de Madrid assure que le risque de contagion est compris entre 1 et 0,005%. Ce rapport prend en compte l'utilisation obligatoire d'un masque, la désinfection intensive, le renouvellement de l'air dans les véhicules et la faible interaction sociale."
Le Japon met fin à son état d'urgence COVID-19
ScienceMag.org explique : "Au Japon, la stratégie des autorités sanitaires a été d'identifier les clusters et de déterminer leurs caractéristiques communes. Sans surprise, ils ont constaté que la plupart des clusters provenaient des gymnases, des pubs, des salles de concert, des salles de karaoké et des établissements similaires où les gens se rassemblent, mangent et boivent, discutent, chantent et s'entraînent ou dansent, se côtoyant pendant des périodes relativement longues. Ils n'ont pas retracé de clusters dans les trains de banlieue notoirement bondés du Japon."
Japan ends its COVID-19 state of emergency, Denis Normille, Science, 26 mai 2020
Le métro est-il sûr? Peut-être plus que ce que vous ne le pensez.
Selon le New York Times, en date du 26 août dernier : "[...] il n'y a pas eu de phénomène pandémique de grande ampleur lié aux transports en commun, selon une enquête auprès des opérateurs menée par le New York Times. [...] Ces résultats pourraient être la preuve que les métros, les trains de banlieue et les bus peuvent ne pas être une source de transmission. [...]
Les faibles taux d'infection de certains systèmes de transport en commun peuvent être attribués, en partie, aux mesures adoptées par les opérateurs : obligation de porter des masques, désinfection des trains et des bus, à la montée en puissance du service et à la demande des entreprises d'échelonner les heures de travail pour réduire la fréquentation aux heures de pointe. [...]
Pourquoi le métro pourrait être plus sûr que vous ne le pensez.
Dans un article du 3 août 2020, Mail Online (Daily Mail), fait le point sur plusieurs pays et ville :
- En Autriche, une étude de 297 clusters en avril et mai par des responsables de la santé publique a révélé qu'aucun n'était lié aux transports en commun.
- A Tokyo, où les responsables de la santé publique ont agressivement traqué et isolé les contacts des patients infectés, aucun n'était lié aux métros très peuplés de la ville.
- À Singapour, le coprésident du groupe de travail national Covid-19, a publié le mois dernier sur les réseaux sociaux que "le risque de propagation du virus lors de rassemblements et d'interactions sociales est beaucoup plus élevé que dans les transports publics où les gens portent des masques"
- A New York, l'analyse des données de recherche des contacts par l'ancien commissaire à la circulation de la ville, Sam Schwartz, a révélé que seulement 4% des 1 300 admissions à l'hôpital pour virus au début de mai avaient utilisé les transports en commun récemment."
Il n'est plus nécessaire d'éviter les bus et les trains
Elisabeth Oberzaucher est biologiste du comportement à l'Université de Vienne. Avec son association Urban Human, elle conseille les entreprises de transport et les urbanistes sur la manière de s'orienter vers les besoins évolutifs de l'homme.
"Une étude récente examinant les voies de transmission a donné aux transports publics un bilan positif. La peur d'être infecté dans les bus et les trains est probablement exagérée. [...] Il est désormais inutile d'éviter les bus et les trains. Le risque d'infection sert d'excuse à beaucoup pour se mettre à l'aise et prendre la voiture."